Sébastien Demichelis, Directeur Général Adjoint, Groupama Roumanie

On réduit notre empreinte carbone directe, on analyse des investissements, on a 1 milliard d'investissements

Groupama est en Roumanie depuis 15 ans, c'est ça ? Le secteur des assurances et le système bancaire globalement génère à peu près 15% du total des investissements fait par la France en Roumanie, c'est à dire 10,5 milliards d'euros (chiffres actualisés à la fin de l'année 2022). Je voudrais savoir ce qui a changé depuis l'arrivée de Groupama en Roumanie ? Et à quoi ressemble aujourd'hui l'environnement des affaires d'après vous ?  

Groupama s'est établi en Roumanie depuis une quinzaine d'années avec l'acquisition de 3 entreprises. Donc là les premières périodes de Groupama, ça a été un gros travail de fusion et d'intégration de ces différentes entreprises.  

Un gros travail de développement des affaires, avec une stratégie très claire et qu'on a gardé depuis toute cette période-là qui était de devenir l'assureur préféré des Roumains. C'est très important pour nous puisque Groupama c'est une entreprise mutuelle. 

C'est une entreprise qui n'a pas d'actionnaires, c'est une entreprise qui en France appartient à ses clients, aux agriculteurs qui ont fondé les fonds il y a plus de 100 ans. Les clients, c'est le centre de notre préoccupation. Et donc de devenir l'assureur préféré plutôt que viser une croissance plutôt que viser une rentabilité.  

C'est quelque chose qui est très ancré et c'est quelque chose qui nous a vraiment soudé au centre ces 15 dernières années. Groupama a traversé des périodes plus ou moins compliquées et là récemment. 

Le marché de l'assurance a vécu des périodes un peu affectées par des faillites d'entreprises qui vendaient à perte et qui n’ont pas pu honorer leurs engagements.  

Et forts de notre qualité qui a été reconnue et appréciée par les clients, on a eu l'opportunité de se développer et de prendre une part de marché qui aujourd'hui est de 20% du marché en en Roumanie donc, le marché de l'assurance représente à peu près 4 milliards d'euros. 

De chiffre d'affaires par an, c'est assez faible quand on compare par rapport au pays voisin. Lorsque l’on regarde ce que ce marché représente par rapport au produit intérieur brut (PIB), on est à 1,2% en termes de taux de pénétration de l’assurance dans le PIB. Ainsi, la valeur des primes d’assurance ne représente que 1,2 % du PIB, alors que sur les marchés voisins, la Bulgarie, la Hongrie et la République tchèque, elles sont 2,3 fois plus élevées. En Europe, nous sommes en moyenne à 6 % du PIB. 

Donc c'est aussi ça qui fait un attrait tout particulier pour la Roumanie.  

Pour Groupama, c'est qu'on voit un énorme potentiel de développement et donc nécessité aussi d'investir et d'injecter du capital dans les entreprises pour pouvoir accompagner la croissance de ce marché et la croissance de l'assurance.  

Donc aujourd'hui on est très fortement développé en assurance auto. La Roumanie est très fortement équipée en assurance auto, je veux dire la RCA.  

Tout le monde connaît l'assurance de dommages auto. On a du potentiel de croissance encore sur les assurances dommages, sur les assurances habitation, sur les assurances des entreprises. 

Des petites et moyennes entreprises en particulier (PME) qui sont, selon moi, encore peu assurées, assez faiblement couvertes sur les assurances de responsabilité. Justement en quoi quand on vend un produit défectueux on est aussi responsable et on est couvert là-dessus ? Donc c'est quelque chose qui est assez peu développé en Roumanie et les assurances de personnes, donc là je suis bien placé pour en parler également, où on voit que les assurances santé après le COVID, les gens ont pris conscience. 

Donc c'était important d'avoir une assurance, d'être bien couvert, de pouvoir aller se faire soigner également dans les hôpitaux privés.  

Et on observe une croissance. Mais il y a encore un énorme potentiel de développement, donc le marché établi surtout sur la réassurance auto encore une fois, mais avec un très gros potentiel de croissance sur l'assurance.  

Donc pour nous, Groupama en particulier, on travaille à nous différencier, avec cette approche mutualiste qui est centrée sur le client.  

Notre approche c'est vraiment ce n’est pas d'être le premier, on est devenu premier. On est très fiers du marché avec 20% de parts de marché.  

Mais notre objectif c'est surtout de satisfaire et de répondre aux besoins de nos clients.  

C'est ça qui nous intéresse, c'est de d'accompagner nos clients dans leurs moments difficiles, d'accompagner nos clients dans leur transition pour pouvoir investir et pour pouvoir être une force d'investissement aujourd'hui. 

Aussi, nous, en tant que assureurs, on est un investisseur au niveau local, on investit près d’un milliard d'euros, on a des actifs de près d’un milliard d'euros.  

On est très fier de de pouvoir contribuer sur l'investissement. 

Je retiens le fait que Groupama, c'est l'assureur préféré des Roumains qui a cette orientation forte vers le client. Sont des atouts je dirais qui contribue également aux investissements que vous faites dans la force de travail, dans les ressources humaines. Et de ce côté donc, du point de vue du capital humain, j'aimerais savoir, quel est d'après vous le portrait idéal de quelqu'un qui qui choisit de travailler dans le domaine des assurances et des services financiers ? 

C'est assez large en fait. Le panel des assurances et des services financiers, on couvre en fait toute une large gamme de de profils hein, puisqu'on a à la fois des juristes, parce que ce qu'on vend c'est avant tout un contrat, c'est avant tout un bout de papier, donc c'est de la confiance.  

On a à la fois des juristes, on a aussi également beaucoup de matheux, de statisticiens, parce que l'assurance a beaucoup de probabilité, on a des gens qui sont des techniciens. Pour qu'ils s'y connaissent en voiture, en opération, etc.  

On a des vendeurs donc on a énormément de de profils différents.  

Et ça c'est vrai à la fois pour les assurances, mais c'est vrai aussi pour les banques. On a énormément de de profils différents.  

Donc chez Groupama, ce qu'on essaie de faire c'est se différencier.  

C'est la promesse qu'on a offerte. En fait, ce qui nous intéresse chez les gens, c'est on n'est pas en train de dire : venez chez Groupama, vous vous découvrirez un environnement idéal parfait avec des collègues extraordinaires.  

Ça fait une dizaine d'années que en fait notre motif et notre créneau ; on prend les gens avec ce qu'ils ont de bon et ce qu'ils ont de moins bon avec le pire et le meilleur en quelque sorte, on vient et parce qu'on accepte cette différence.  

En fait, ce qui est important pour nous et ce qui est important aussi dans la science on va dire, c'est de prendre en compte la différence, et les gens tels qu'ils sont, tels qu'ils sont vraiment.  

On ne va pas faire de sueurs promesses. Et ce qui nous différencie vraiment sur le marché, c'est cette transparence. Donc ce qui nous lie aussi, ce qui génère une adhésion et une communauté entre toutes nos équipes, c'est cette volonté de transparence, c'est l'empathie qu'on a quand on gère nos dossiers.  

L'assurance, c'est ça de particulier qu'on est au moment où on intervient au moment où ça ne va pas bien dans la vie de de nos assurés, de nos clients, c'est à dire quand ils ont un problème qu'ils nous appellent.  

Et c'est quand ils ont un problème qu'on démontre toute la valeur ajoutée de de de ce qu'ils ont acheté.  

L'empathie c'est quelque chose de fondamental pour les employés de Groupama, donc tout ce qu'on fait comme opération. Ensuite si on doit regarder des caractéristiques très spécifiques d'un commercial.  

Évidemment, on a besoin d'un commercial par exemple. On a besoin qu'il soit charismatique, qu'il ait de l'avant, qu'il soit capable de d'apporter du dynamisme, d'aller chercher des clients.  

Les clients ne viennent pas naturellement toujours pousser la porte pour acheter de l'assurance, il faut aussi développer, donc il faut avoir un goût de la technique, un goût de produit compliqué, un peu de pédagogie. 

Et évidemment toujours être là présent, avoir cette empathie qui est importante pour être aussi là.  

Parce que même quand on est commercial, les gens, nos clients, nos assurés, quand ils ont un accident, parfois on est la première personne vers qui ils vont-ils vont se confronter, vers qui ils vont.  

Donc pour moi aujourd'hui, dans l'assurance, un spécialiste d'assurance, c'est quelqu'un qui doit apprécier ce contact humain, avoir cette empathie et qui a envie de travailler dans un cadre avec. 

Différents types de profils, comme j'ai dit des littéraires, des scientifiques, des techniques, des concrets, des abstraits.  

Et en fait, parce qu'on a tout ça, on a tout ça chez nous. Alors c'est vraiment ça aussi qui fait notre richesse.  

Aujourd'hui, chez Groupama, on est certifié top employeur depuis 7 ans, on a un taux d'engagement de nos équipes qui est de 93%. On a une bonne ambiance.  

On a quelque chose de cohérent, on a une vraie équipe, un vrai esprit d'équipe.  

Ce ne sont pas juste des mots cette transparence qu'on essaie de dire.  

Vous n’allez pas que trouver des gens parfaits, on ne fait pas de sur promesses et ça c'est quelque chose qui est très important parce qu’on ne fait pas de sur promesses pour nos employés, pour nos clients non plus.  

On sait ce qu'on vend, on est transparent, on vend quelque chose, on s'engage, on a une promesse. 

Et de sur promettre, c'est toujours mauvais pour les affaires, c'est toujours mauvais pour la rétention de nos employés.  

Aujourd'hui pour nous ce qui est vraiment important c'est d'avoir des gens qui ont envie de travailler avec nous, qui ont envie de travailler dans cet environnement et travailler avec d'autres personnes et au service et travailler au service de nos clients.  

C'est ça que je chercherais moi comme spécialiste.  

3 messages très importants. C'est l'empathie, c'est la transparence ce qui renvoie un peu à l'authenticité, donc vous êtes un employeur authentique.  

Oui, c'est ce qu'on cherchait, c'est bien résumé.  

Je vais passer un peu à tout ce qui est développement durable parce que je sais que qu'il y a beaucoup de d'investissements et vous avez couvert beaucoup de de secteurs et ça se voit. Est-ce que vous pouvez nous décrire les actions que vous vous faites, vous entreprenez autour du reporting ESG parce qu'aujourd'hui on parle beaucoup au monde des entreprises de cela.  

Oui alors effectivement on a établi, on a créé une équipe dédiée à la durabilité au sein du groupe. En Roumanie, le reporting, c'est enfin en quelque sorte. Pour moi, c'est juste la partie émergée de l'iceberg et y a encore, c'est ce qui se voit, c'est ce qu'on ce qu'on sait, c'est la façon dont on dit ce qu'on fait.  

Donc évidemment, on a commencé à travailler sur des bases volontaires et depuis l'année dernière, on a commencé à travailler sur un reporting.  

On a fait encore cette année, donc on est en avance par rapport au calendrier. Officiel qui nous demandera de faire un reporting sur l'année 2024 pour l'année prochaine.  

Donc on a déjà 2 ans d'années d'avance donc on est bien préparé, on a envie d'être transparent et de communiquer sur ce qu'on fait.  

Mais le reporting ça ne doit pas oublier que la durabilité c'est quelque chose qui nous affecte beaucoup plus profondément.  

Je veux dire, en tant qu'assureur et avec nos racines d'assureurs agricoles, on est très fortement impacté par les changements climatiques. 

On observe des montants et des montants de dommages qui sont liés aux catastrophes naturelles qui sont sans commune mesure ces 5 dernières années avec tout ce qu'on avait prévu ou vu et vécu et subit les années précédentes.  

Donc le changement climatique pour les assureurs c'est une réalité. On est dans ce cadre-là très sensibilisé sur le changement climatique ; à notre échelle, à notre petite échelle, on travaille à réduire notre empreinte carbone, donc on a déjà réduit de près de 45% notre empreinte carbone par rapport à ce qu'on émettait en 2019.  

On a fait énormément d'actions diversifiées. Enfin, production d'énergie, réduction d'énergie, optimisation de notre flotte. On fait énormément d'actions sur ces périmètres-là. On travaille maintenant aussi sur notre empreinte vis-à-vis de nos clients. 

Donc la durabilité, tout le travail de reporting, tout le travail de double matérialité qui nous oblige aussi à analyser l'impact, quel est l'impact de nos activités sur l'environnement, cet impact direct ou indirect, ça nous oblige à réfléchir aujourd'hui à notre gamme de produits et à réfléchir comment on se positionne en tant qu'assureur, comment on se positionne sur court terme, mais comment on va se positionner sur le long terme, comment on influence à notre échelle le les actions de changement climatique. 

On réduit notre empreinte carbone directe, on analyse des investissements, on a 1 milliard d'investissements.  

Ces investissements, on essaie de faire en sorte qu'il y ait qu'ils aient une plus faible empreinte carbone possible.  

Donc favoriser des investissements sur des secteurs d'activité qui sont propres ou le plus possible dans la mesure du possible. On travaille également. 

En fait, via notre produit d'assurance, nos offres d'assurance, on peut contribuer à accompagner nos clients vers une transition.  

La transition énergétique, ça nécessite de nouveaux besoins, de nouveaux investissements, de nouveaux besoins de couverture pour nos clients.  

La transition climatique, on a certains clients, certains secteurs d'activité qui peuvent se retrouver complètement affectés et sur lesquels les produits actuels ne sont pas suffisants.  

Apporter des solutions à nos clients dans cette transition énergétique, c’est bien plus qu'un reporting, donc c'est travailler sur notre impact et accompagner les clients sur leur impact.  

On a aussi une responsabilité vis-à-vis de nos employés aujourd'hui par rapport à la France, par rapport à certains pays de de l'Europe de l'Ouest, en disant on peut avoir une connaissance ou une prise de conscience. 

Un peu plus faible en Roumanie que ce qu'on pouvait l'observer en France sur les les enjeux du changement climatique au niveau des individus, au niveau des habitants.  

En tant qu'employeur, on pense qu'on a une responsabilité de former, d'accompagner nos employés sur la prise, une prise de conscience sur ce qu'ils peuvent faire à la fois pour l'accompagner.  

Alors comment on peut orienter? 

Innover comme on peut changer notre façon de fonctionner à la fois chez Groupama mais aussi de les former pour qu'ils prennent conscience à type d'individus, à titre de citoyens, ce qu'on peut faire tous les jours.  

On a vraiment cette responsabilité vis-à-vis de nos clients, vis-à-vis de nos employés pour les former et c'est ça que l'équipe de durabilité fait chez nous. Elle fait un reporting mais elle est aussi en train d'animer toutes les équipes locales de l'entreprise pour développer des nouveaux produits, pour travailler sur cette transition et pour former nos collaborateurs et les sensibiliser aux enjeux du  réchauffement climatique.  

Un dernier point sur la durabilité. Aujourd'hui, elle porte beaucoup sur l'environnement.  

Quand on parle de durabilité, de durabilité, on parle beaucoup d'environnement. J'étais impliqué dans le développement durable, il y a une vingtaine d'années déjà, et il y a 2 aspects qui sont pour moi très importants. 

Il y a le climat, l'environnement, le réchauffement climatique et le climat en et il y a tout ce qui est social et sociétal, la responsabilité sociale, la lutte contre la pauvreté, l'accès à l'eau, l'éducation. Et en fait, on a aussi chez Groupama. 

Et dans les assurances, un rôle très important là-dessus sur quand on fait de l'assurance de personnes, on agit également sur l'aspect social, on aide les gens qui sont en difficulté parce qu'ils ont des problèmes de santé.  

On peut parler aussi de la transition vers une population qui qui vieillit. On doit accompagner aussi via l'assurance.  

L'assurance a des solutions pour accompagner le vieillissement de la population. Pour accompagner toute cette partie aussi sociale de s'assurer que les gens vieillissent en bonne santé, que les gens comptent et accès aux soins et accès à des prestations de de qualité, ça c'est quelque chose aussi qui est très important dans l'aspect social et dans l'aspect durabilité. 

Et également en tant qu’employeur, on fait des actions de sponsoring.  

On a développé toute une logique de de de sponsoring avec des ambassadeurs RSE comme on appelle, qui vont identifier des projets, des projets qui leur tiennent à cœur.  

Nos employés peuvent promouvoir des projets. Et l'entreprise sponsorise certains de ses projets, certaines de ses associations pour aussi développer l'aspect social de de la partie durabilité. 

Merci. La manière dont vous avez expliqué les choses, c'est très exhaustif et le mot clé c'est sensibilisation et le fait de d'être conscient finalement de tous ces défis.  

Sébastien Demichelis est Directeur Général Adjoint de Groupama Roumanie. Sébastien contribue à la conception et à la mise en œuvre de la stratégie de Groupama, en cohérence avec les valeurs et la mission de l’entreprise, tout en coordonnant l’activité financière et le développement des lignes d’assurance de personnes, domaines dans lesquels il dispose d’une expérience pertinente. 

A propos de Groupama 

Groupama est présente dans 10 pays. L'histoire a commencé il y a 100 ans. Quelques agriculteurs français ont mis en place des fonds mutuelles locales pour s'entraider en cas de perte, mais aussi pour donner un coup de main dans leur vie quotidienne en Roumanie. L’entreprise est leader du marché, reconnue pour la qualité des services et des solutions d'assurance flexibles proposées pour 2 000 000 de clients (particuliers et clients entreprises, 175 000). Avec un portefeuille diversifié de produits et de services qui répondent à tous les besoins d'assurance, Groupama a une mission très claire, aider ses clients à vivre leur vie avec optimisme dans des moments décisifs, en sachant que plus important que l'obstacle qui se trouve devant eux, c'est qui ils ont à leurs côtés.